Luigi Colombo, dit Fillia

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Revello 1904  – Turin 1936).

Il se forma à Turin, fut en 1932 un des fondateurs du Mouvement futuriste turinois et devint, avec Prampolini et Depero, le principal créateur du second Futurisme. C'est dans ce contexte culturel que se situe son activité de peintre et d'écrivain. Découvert par Marinetti en tant que poète futuriste, il fut aussi l'un des théoriciens du mouvement dans une série d'essais (Il Futurismo, Milan, 1932) et de nombreuses revues dont il fut le fondateur : La Città futurista, La Città nuova (1929), La Nuova Architettura (1931), où les thèses modernistes du Futurisme sont exploitées en faveur de l'architecture rationaliste. Le mythe de la machine est à la base de ses premières œuvres (Plasticità d'ogetti, Turin, G. A. M.) et trouve une traduction personnelle dans la série des Nus mécaniques de 1925-26. Ces mêmes thèmes subissent une extrême simplification formelle dans les œuvres ultérieures de l'artiste, qui s'orienta délibérément vers un langage abstrait, capital dans l'histoire de l'art italien (Paesaggio, 1932 ; Più pesante del aria, 1933).

Les rapports de Fillia avec l'avant-garde européenne furent particulièrement étroits à partir de 1927, lorsqu'il se lia au groupe Cercle et carré parisien : c'est dans ces mêmes années que sa peinture se rapproche beaucoup de celle de Prampolini, surtout dans les œuvres exécutées entre 1929 et 1935 (l'Homme et la femme, 1929-1930, musée de Grenoble). À partir de 1932, Fillia commença une série de peintures monumentales et de décorations murales (fresque de la mairie de La Spezia, 1933). En 1931, l'artiste figura parmi les signataires du Manifeste de l'art sacré. Dans ces dernières œuvres apparaissent nettement les motifs spiritualistes qui caractérisent la production ultime du Futurisme et qui furent érigés en théorie dans l'" Aeropittura ".