Cristóvão de Figueiredo

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre portugais (actif de 1515 à 1543).

Il est la personnalité la plus forte de ceux qui travaillèrent dans l'atelier de Jorge Afonso. Cité comme inspecteur des Peintures en 1515, il fut le collaborateur de Gregorio Lopes et de Garcia Fernandes à la Cour de justice de Lisbonne (Relação), sous la direction de Francisco Henriques. Il exécute entre 1522 et 1530 le retable principal de S. Cruz de Coimbra, commandé par don Manuel. Comme peintre de la cour du frère de Jean III, le cardinal-infant Alphonse, Figueiredo fut appelé à peindre trois autels au monastère de Ferreirim (Lamego, 1533-34), auxquels participèrent également Gregorio Lopes et Garcia Fernandes. L'association de ces 3 artistes (appelés aussi Maîtres de Ferreirim) a rendu difficile la distinction de leurs rôles et de leurs personnalités respectives, du moins pendant la première partie de leur carrière. On reconnaît cependant, dans la Mise au tombeau (v. 1529-30, Lisbonne, M. A. A.), qui fut peut-être le panneau central du maître-autel de S. Cruz, la plus typique expression du style " viril " de Figueiredo, très différent du Maniérisme élégant de Lopes. L'Ecce Homo (Coimbra, S. Cruz) et les Martyres de saint André et de saint Hippolyte (Lisbonne, M. A. A.) comptent parmi les œuvres les plus sûrement attribuées à Figueiredo.

Le Calvaire (v. 1532-1535 [ ?], S. Cruz de Coimbra) illustre la prédilection du maître pour les thèmes de la Passion et du Calvaire, en même temps qu'il traduit une évolution, parallèle à celle de ses contemporains, vers une tension formelle et un expressionnisme accentués. Évolution dont on peut juger rétrospectivement l'importance si l'on considère que, dix ans plus tôt, Cristovão de Figueiredo a dû contribuer de façon essentielle à l'œuvre dirigée, ou du moins inspirée, par Jorge Afonso : Retable de l'église du Jesu (v. 1520, musée de Setúbal), Retable de S. Bento (v. 1528, Lisbonne, M. A. A.).

Du Calvaire de Setúbal à celui de Coimbra, les œuvres, parfois discutées, qui lui sont attribuées ont en commun une forte unité de composition ainsi que des expressions dramatiques qui constituent les caractères essentiels du style de Cristovão de Figueiredo. Elles manifestent, en outre, des qualités de dessinateur et de coloriste qui le distinguent de ses compagnons du grand atelier de Lisbonne, sur lesquels sa supériorité est évidente.