les Ferenczy

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Famille d'artistes hongrois.

Károly (Vienne  1862  – Budapest  1917). Il étudia d'abord à Munich, puis de 1887 à 1889 à Paris, où il fréquenta l'Académie Julian et suivit parallèlement l'enseignement de Bastien-Lepage (Jeune Jardinier, 1891, Budapest, G. N.). Après une période naturaliste à Szentendre (1889-1892), il retourna à Munich et évolua vers un style personnel plus décoratif et aux couleurs éclatantes (Au jardin de Neuwittelsbach, 1894), dont les développements donneront naissance à l'école de Nagybánya ; l'un des premiers à s'installer à Nagybánya, il en devint non seulement le maître le plus important, mais celui qui, par son talent, l'a définitivement imposée, assurant un foyer central à la peinture hongroise renaissante. Préoccupé par les problèmes du plein air, d'abord voilé de nuages, puis radieusement ensoleillé (les Trois Mages, 1898, Budapest, G. N. H. ; Harmonie du soir avec chevaux, 1899, id. ; Femme peintre, 1903, id. ; Matin ensoleillé, 1905, id.), il traduisit de plus en plus la lumière puissante, envahissante, de la plaine hongroise. Sa conception synthétique s'opposait à la touche divisée de l'Impressionnisme français, sa facture recherchait de larges accents et aboutit dans sa dernière période à un style dont la force évocatrice ne le cédait en rien à l'efficacité décorative (Double Portrait, 1908, id. ; Béni avec barbe, 1912, id.). Il eut une influence déterminante sur les peintres nés à la fin du siècle.

Béni (Szentendre 1890 – Budapest 1967). Fils de Károly, considéré comme le plus grand sculpteur hongrois de sa génération, il est aussi un remarquable dessinateur, dont l'œuvre indépendante, rayonnante de tendresse et de vivacité, se rattache au style de Postnagybánya (Portrait de Béla Bartók, Réveil).

Noémi (Szentendre 1890 – Budapest 1957). Sœur jumelle du précédent, elle exécuta des cartons de tapisserie, des dessins et des aquarelles. Elle étudia à la manufacture des Gobelins à Paris, et ses premières œuvres reflètent encore l'influence des verdures françaises (Création, 1913, coll. part.), puis elle évolua vers un style personnel apparenté à l'école de Postnagybánya. Dans ses tapisseries, l'effet décoratif est subordonné à la représentation picturale. Ses esquisses à l'aquarelle et ses études graphiques reflètent fidèlement un art d'une tendre simplicité, exempt de pathétique, mais non de sens monumental (Bergère, Vignobles en automne, Budapest, G. N. H.).