Philippe Favier

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Saint-Étienne 1957).

Philippe Favier propose, depuis 1980, une version toute personnelle et contemporaine de l'art de la miniature. Minuscules figures découpées dans du papier et peintes (Tragus et l'hydrophile, 1983, Bordeaux, C. A. P. C.), petites peintures émail sur verre (les Vents, 1986, Saint-Étienne, M. A. M. et Paris, M. N. A. M.), les œuvres de cet artiste, si fragiles et discrètes soient-elles, offrent une figuration extrêmement riche, témoignant d'un certain goût baroque et maniériste.

La traversée de l'histoire de l'art à laquelle nous convie Philippe Favier est marquée par ce monde des danses macabres du xviie siècle et par le fantastique à la manière de Monsù Desiderio ou de Jérôme Bosch (Bataille de San Pelegrino, 1983-84). Conjuguant scènes de genre et natures mortes, l'art de Favier évoque, à la dimension d'une feuille de cahier, les vertigineuses peintures en trompe l'œil, familières aux architectures baroques. Cette force de la démesure, contenue dans un espace graphique le plus petit qui soit, est non seulement la preuve de la grande virtuosité technique de l'artiste, mais surtout de la puissance d'évocation poétique dominant l'œuvre (les Paravents bleus, 1986). Il offre une visibilité à la magie des images.

Une exposition a été consacrée à l'artiste (Genève ; Aix-la-Chapelle ; Paris, G.N. du Jeu de Paume ; Saint-Étienne, M. A. M.) en 1996.