Öyvind Fahlström

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et écrivain suédois (São Paulo 1928  – Stockholm 1976).

Il débute à Stockholm en 1955 par une peinture abstraite où les formes se réduisent à des signes répétés en séries (Ade Ledic Nander II, 1955-1957, Stockholm, Moderna Museet). Écrivain, il est aussi l'auteur du Manifeste de la poésie concrète (1953). En 1958, il commence à introduire dans ses compositions des fragments de bandes dessinées de journaux. Depuis son installation à New York en 1961, où il travaille en collaboration avec des artistes comme Rauschenberg et Oldenburg, son style emprunte de plus en plus d'éléments figuratifs au pop art. L'expression subjective antérieure dut céder le pas à l'effet de la suggestion matérielle de l'image.

S'inspirant des illustrations stéréotypées de la grande presse, Fahlström a créé un monde imagé, subtil et ironique, riche d'allusions aux faits politiques et sociaux contemporains. À partir de 1962, il réalise des " tableaux variables ", peints sur plastique vinyle, métal et Plexiglas, dans lesquels les images, telles des cartes à jouer ou des poupées découpées, se meuvent de diverses manières (par aimantation, glissières) : la Guerre froide (1963-1965.) et le Planétarium (1963, Paris, M. N. A. M.). Ces représentations illustrent des saynètes dont la fragmentation en récits et plans séparés rappelle la bande dessinée ou le cinéma. Dans la Dernière Mission du Dr Schweitzer, présenté à la Biennale de Venise en 1966, il abandonne la formule classique du tableau accroché au mur et suspend les divers éléments de la composition, librement, dans la pièce. Il a été l'initiateur du modernisme américain en Suède. Fahlström a laissé de nombreux écrits, notamment pour le théâtre. Une exposition rétrospective de son œuvre a été présentée au Moderna Museet, Stock-holm, en 1979, au M. N. A. M., Paris, en 1980, puis au Guggenheim Museum, New York, en 1982. La galerie Baudoin-Lebon (Paris) lui a consacré en 1990 une exposition.