Cornelis Dusart
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre et graveur néerlandais (Haarlem 1660 – id. 1704).
Dès 1679, il est membre de la gilde de Haarlem, ce qui implique qu'il a dû entrer chez Adriaen Van Ostade v. 1575. Ses premières œuvres attestent en effet une très forte influence de Van Ostade qui confine au pastiche (exemples au musée de Leipzig : Danse de paysans ; à la Gg de Dresde : la Vente du lait, 1679, anc. coll. Six). Les liens sont d'autant plus étroits entre les deux artistes qu'il est très probable qu'Adriaen, à la fin de sa vie, confia à Dusart, pour qu'il les termine, des tableaux inachevés, de sa main, ou de celle de son frère Isaac, si bien qu'il est difficile de distinguer la part de Van Ostade dans les nombreux dessins et tableaux hérités du maître, vendus en 1708 après la mort de Dusart.
Il ne faut pas négliger non plus l'influence certaine de Jan Steen, comme en témoignent par exemple la Dispute (1697, Dresde, Gg) ou la copie dessinée de la Scène de commerce de Cambridge (Paris, coll. Lugt, Institut néerlandais). Ici encore, il est possible que Dusart ait repeint ou surchargé des tableaux de Steen comme il le fit dans le Charlatan de Hambourg. Imitateur sans grande originalité de Van Ostade, Dusart s'en distingue néanmoins par plus de surcharges et d'animation, une sorte d'expressivité caricaturale assez nouvelle qui donne d'heureux résultats en dessin et en gravure, techniques où se manifeste le meilleur du talent de l'artiste.
Comme Cornelis Bega, Dusart est un remarquable témoin de la permanence d'un certain archaïsme rustique qui relie Brouwer et Teniers à Steen et Van Ostade, jusqu'au cœur du xviiie s., face à la peinture fine et précieuse des Mieris et des Werff ou à l'académisme classique d'un Gérard de Lairesse.
Dessinateur fort et original, son style graphique, chargé d'iconographie, confine à la caricature : Femme rasant un homme (loc. inc.), dessin achevé, connu par deux exemplaires au moins. Il faut bien distinguer Cornelis Dusart du peintre d'histoire et de portraits (et ami de Rembrandt) Christian Dusart, qui travaillait entre 1642 et 1671 à Amsterdam et y mourut v. 1682. Ce dernier est l'auteur d'un Jeune Homme à la chandelle (1645, Amsterdam, Rijksmuseum).