Jules Dupré

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Nantes 1811  – L'Isle-Adam 1889).

Il débuta comme décorateur de porcelaine dans la fabrique de son père. Après un bref passage dans l'atelier du paysagiste Diébolt, il préféra peindre seul, plantant son chevalet sur le motif. Peu après son premier Salon (1831), il connut Théodore Rousseau et travailla avec lui en si étroite liaison qu'il est difficile de discerner la part d'influence que l'un exerça sur l'autre. Ils parcoururent la France, peignant côte à côte jusqu'à ce que leur amitié sombrât, en 1849. La Vanne (1846, Louvre), une des œuvres maîtresses de Dupré, est l'exemple le plus concret de cette association. Il fut également frappé par les paysagistes anglais (Constable) découverts à Londres en 1834 et par les Néerlandais du xviie s., qu'il démarqua (l'Abreuvoir, 1836, musée de Reims ; Sur la route, 1856, Chicago, Art Inst.). Dupré fut un homme de contradiction. Bien qu'il fût l'un des artistes les plus représentatifs de l'école de Barbizon, il n'y vint qu'accidentellement et, à l'opposé de ses émules, son romantisme s'accrut avec le temps. Dans ses dernières œuvres, souvent inspirées par les côtes de la mer du Nord, il fit preuve d'un emportement dans la touche et d'un lyrisme oubliés des contemporains (la Pointe des dunes, v. 1875, Glasgow, Art Gal.). Il a également laissé de belles eaux-fortes. Il est particulièrement bien représenté au Louvre par une série de 25 tableaux, ainsi qu'au musée Mesdag de La Haye (7 œuvres), à celui de Reims et à Chicago (Art Inst.).

Son frère, Victor (Limoges 1816 – Paris 1879), fut son élève. Il laissa des paysages très proches des siens, sans atteindre pourtant à son autorité.