Olivier Debré

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Paris 1920-id. 1999).

Il exposa ses premières toiles à Paris à la gal. Bing en 1940 et à la gal. Aubry en 1941. Il pratiqua d'abord une manière expressionniste, puis dès 1943, une abstraction admettant de lointaines références à la réalité. Entre 1950 et 1960 principalement, il peignit des " signes-personnages ", tableaux caractérisés par leur verticalisme et leur exécution à grands aplats maçonnés au couteau, technique parente de celle de De Staël (Signe-personnage bleu pâle, 1959). Il évolua à partir de 1960 vers la conception d'un espace beaucoup plus fluide, résultat de sensations, d'impressions décantées à l'extrême et matérialisées seulement par la couleur, dont le champ privilégié, souvent monochrome, est rehaussé çà et là par quelques accidents (Printemps jaune, 1965, New York, coll. part.). Ses expositions en 1953 à la gal. Facchetti et en 1956 à la gal. Warren l'ont fait connaître à Paris : Debré s'est imposé aussi à New York (gal. Knoedler, 1959). Très à l'aise dans les grands formats, il exécuta en 1967 une importante peinture (le Signe de l'homme), pour le hall d'entrée du pavillon français à l'Exposition internationale de Montréal, ainsi que plusieurs compositions pour des bâtiments publics (collège de Royan, 1965, nouvelle École polytechnique, 1976, nouvelle chancellerie de l'ambassade de France à Washington, 1982-83, rideau de scène de la Comédie-Française, Paris, 1987).

Cette peinture de saturation du tableau s'exprime, au cours des années 1970, par de grandes coulées de peinture modulée, fréquemment rehaussées de traces de matière épaisse, qui prennent souvent leur source dans le sentiment de l'étendue du paysage (Grande ocre rose de Touraine, 1980, musée de Toulouse). L'artiste a développé aussi, au cours des années 1950, un œuvre graphique constitué de grands dessins à l'encre, les " signes-personnages ", à la fois images du corps et idéogrammes. Dans les années 1960, l'usage du fusain contribuera à la création de grands " signes-paysages " caractérisés par un certain écrasement du trait. En 1979, l'artiste a été nommé chef d'atelier à l'École des beaux-arts de Paris (peinture et art mural). En 1975, le musée de Saint-Étienne lui a consacré une importante exposition et une rétrospective a été présentée à Paris (G. N. du Jeu de Paume) en 1995. Il est représenté à Paris (M. N. A. M.), aux musées de Grenoble, Nice, Saint-Étienne, Tours, à Montréal, à Buffalo (Albright-Knox Art Gal.) et à Washington (Phillips Coll.).