Jean Cousin
dit le Père
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre français (Sens v. 1490 – Paris v. 1560).
Après des débuts assez modestes comme géomètre expert dans sa ville natale, Cousin est cité, à partir de 1530, pour des travaux de peinture (abbaye de Vauluisant) et comme auteur de vitraux (cathédrale de Sens). Vers 1538, il vient à Paris, où sa fortune lui permet d'exercer une carrière indépendante. Il travaille pour les lissiers et les verriers : tapisseries de la Vie de sainte Geneviève pour Sainte-Geneviève-du-Mont (1541, perdues) ; tapisseries de Saint Mammès (1543, pour le cardinal de Givry), dont trois subsistent encore à Langres (cathédrale) et à Paris (Louvre) ; cartons pour les vitraux de la chapelle de l'hôpital des Orfèvres. Il grave également (la Mise au tombeau ; Sainte Famille, 1544, auj. perdue). D'autres gravures lui ont été attribuées (ou à son fils), comme la Conversion de saint Paul. Enfin, la gravure de Delaune Moïse montrant au peuple le serpent d'airain, les gravures du Maître I. V. (Homme nu à cheval) et surtout celles du Maître H. (Mausolée, Jupiter et Antiope) contribuent à élargir l'idée qu'on se faisait jusqu'ici de sa personnalité. En 1549, Cousin participe, avec Jean Goujon, à l'entrée d'Henri II à Paris, ornant un des arcs de triomphe d'une Pandore dont il reprend le thème dans une peinture, l'Eva Prima Pandora (Louvre). Dès cette époque, sa renommée a dépassé les frontières, et Vasari le mentionne avec éloges dans la première édition des Vies (1550). Cousin fit également œuvre d'illustrateur (Orus Apollo, 1543 ; Livre des coutumes de Sens, 1556). Il termine en 1558 un Livre de perspective, somme de ses recherches, qui paraîtra en 1560, date probable de sa mort.
En dehors de l'Eva Prima Pandora, on ne lui attribue que de rares peintures (la Charité, musée de Montpellier) ou dessins (Pénélope, Rennes, musée ; Martyre d'un saint, Paris, B. N. ; Enfants jouant, British Museum ; Jeux d'enfants, Louvre) et traditionnellement les portraits de la famille Bouvier, sur lesquels il est difficile de se prononcer (Jean II, Étienne II Bouvier et Marie Cousin, coll. part.).
Célèbre dès son vivant, Jean Cousin a toujours été considéré comme l'une des plus éminentes figures de la Renaissance française. Marqué par l'école romaine et les graveurs nordiques, il a subi aussi l'influence de l'école de Fontainebleau et plus spécialement de Rosso, dont il assimila le style avec originalité et grandeur.