les Cornelisz

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Famille de peintres néerlandais.

Pieter Cornelisz, dit Kunst (Leyde 1489  – 90 – id. 1560-61). Fils aîné de Cornelis Engebrechtsz, peintre verrier, il est cité à Leyde en 1514, en 1519 et encore en 1523 ; en 1530, il s'installa à Bruges avec son frère Cornelis Cornelisz. Selon Van Mander, il fut très lié avec Lucas de Leyde, notamment pendant la période où ce dernier apprenait à dessiner chez Engebrechtsz, et c'est à P. Cornelisz que Lucas serait redevable de son goût pour la peinture sur verre. De fait, on ne connaît de lui que des dessins — souvent préparatoires à des vitraux —, et les hypothèses d'Hoogewerff relatives à son éventuelle production picturale (sur laquelle un Van Mander reste d'ailleurs muet) sont inacceptables. Le style de l'artiste, invariable et minutieux, est empreint d'une vigueur un peu lourde, mais pleine de saveur narrative. Citons notamment la Visite des prisonniers (1524, British Museum), un Archer (Stockholm, Nm), Nourrir les affamés (1531, Rotterdam, B. V. B.). Le monogramme P.C. qu'on a longtemps pensé être le sien pourrait en réalité revenir à Pieter Hugenz Van Cloetinge. La personnalité des deux autres fils de Cornelis Engebrechtsz est beaucoup moins bien précisée, faute de documents sûrs, et a donné lieu à de fragiles et douteuses identifications (dues notamment à Beets, à Hoogewerff et à Pelinck).

Ainsi, Cornelis Cornelisz, dit aussi Cornelis Kunst (Leyde 1493 – id. 1544) , qui séjourna plusieurs années à Bruges comme drapier — ce qu'omet de préciser Van Mander —, s'est vu identifié (par Pelinck) avec le pseudo-Jan de Cock imaginé par Friedländer, lequel témoigne d'un " Maniérisme anversois " nettement plus ancien (v. 1510-1530). Au surplus, Van Mander définit Cornelis Kunst comme un excellent suiveur d'Engebrechtsz. Récemment, J. Bruyn a proposé, de façon assez séduisante, de lui attribuer le Portement de croix du musée de Douai, si remarquable par le style agité et le coloris brillant qui le situent dans le meilleur voisinage de Lucas de Leyde.

Lucas Cornelisz de Kock (" le Cuisinier ", ainsi appelé à cause de sa double profession) [Leyde 1495 – ?], l'autre frère de Cornelis Kunst et lui aussi élève de son père, Engebrechtsz, est non moins énigmatique. Actif peintre à l'huile et à l'aquarelle, on ne peut encore aujourd'hui lui attribuer une œuvre certaine et, ici encore, les tentatives de Beets et d'Hoogewerff (qui de plus le confond avec le Maître LCZ) pour l'identifier avec le pseudo-Jan de Cock ne sont pas convaincantes. D'après Van Mander, il alla travailler en Angleterre.