Albert Besnard

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Paris 1849  – id.  1934).

Élève de Brémont, puis de Cabanel, il obtint en 1874 le grand prix de Rome. Après avoir séjourné à Rome et à Londres, il exécuta à Paris pour l'École de pharmacie (1884-1886) une vaste et claire décoration au symbolisme poétique et au coloris discret (la Cueillette des simples). Il rechercha ensuite dans ses portraits (Madame Roger Jourdain, 1886, Orsay) et ses nus (Femme nue se chauffant, pastel, Orsay, 1886) des effets plus chaleureux et lumineux proches de ceux du xviiie s. Directeur de l'Académie de France à Rome (1913), puis de l'École des beaux-arts (1922), il sut adapter la leçon impressionniste à ses décors officiels : suite d'esquisses pour la décoration du vestibule de l'École de pharmacie à Paris (Orsay), l'Île heureuse du musée des Arts décoratifs (1909), les plafonds du Petit Palais (Paris, 1907-1910), du Théâtre-Français (le Char d'Apollon et les Heures, 1890) ou de l'Hôtel de Ville de Paris (1905-1913, La Vérité, entraînant les Sciences à sa suite, répand la lumière sur les hommes), illustrent sa poursuite sensuelle des jeux de couleurs et de reflets. Besnard s'attacha cependant à évoquer, dans certaines de ses compositions, des idées philosophiques et des mythes scientifiques (la Vie renaissant de la Mort, 1896, Paris, Sorbonne, amphithéâtre de Chimie). Ses œuvres orientales évoquent ses voyages en Algérie et aux Indes (Femmes de Madura à la fontaine, musée de Douai ; Marchand de fruits à Madura, Orsay). Il fut, en outre, un excellent graveur.