Jean-Pierre Bertrand

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Paris 1937 – Paris 2016).

C'est dans le domaine du cinéma que Bertrand reçoit une formation qui lui permet de travailler quelque temps comme assistant réalisateur avant de se tourner vers les arts plastiques. Il expose pour la première fois en 1970 et réalise de petits films en super-8 qui jouent avec l'animation d'une surface (la Pluie, Balance Ball, 1973), et des installations (C Space, New York, 1979). Progressivement, il transfère de plus en plus radicalement ce type de préoccupation à un travail sur des matériaux très légers et sur leurs limites tout à la fois réelles (il utilise des encadrements métalliques assez lourds, qui transforment les surfaces planes en objets) et temporelles : ainsi des séries de papiers colorés par imprégnation de produits souvent liés au goût — papier rouge trempé dans l'acrylique et le miel, papier grisé passé au sel, papier jaune passé au citron, etc. —, ces matériaux, perçus comme périssables, inscrivent l'œuvre dans la temporalité de leur évolution . Qu'il s'agisse de tout petits formats accrochés " en tapisserie " aléatoire sur un mur ou de très grands formats rectangulaires alignés régulièrement, la disposition de ces papiers mono– ou polychromes, éventuellement griffonnés à l'huile ou au crayon, répond tout aussi bien à un balisage de l'espace qu'à une scansion du temps (Jeu de construction pour les années...). Ce travail, qui s'inscrit subtilement à la lisière entre peinture et installation, fait l'objet d'expositions régulières (musée de Toulon en 1981, Paris, M. N. A. M. et musée Saint-Pierre de Lyon en 1985, magasin de Grenoble en 1987-1988, etc.) ; il est présent dans les collections du M. N. A. M. de Paris, du F. N. A. C. et du F. R. A. C. Champagne-Ardennes. Une exposition a été consacrée à Jean-Pierre Bertrand (M. A. M.-V. P.) en 1993 et à Nîmes (Carré d'Art) en 1996.