Marco Giovanni Antonio Benefial

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Rome 1684  – id. 1764).

Fils d'un Français et d'une Romaine, il fut formé à Rome auprès du Bolonais Bonaventura Lamberti dans le respect de l'Antiquité et de Raphaël ; il travaille d'abord pour les églises des Marches (v. 1705 à Macerata, Iesi, Ancône, Pesaro) ; mais bientôt, devant la désaffection du public, il doit s'associer avec Francesco Germisoni (v. 1711), puis avec Evangelisti (1725-1750). Dans le xviiie s. romain, il fait figure d'indépendant, en opposition ouverte avec les milieux officiels : il ne fut ainsi reçu à l'Académie de Saint-Luc qu'en 1741 pour en être exclu en 1755, puis de nouveau admis. Il s'était imposé la tâche de rénover la peinture romaine telle que la pratiquaient les disciples, souvent superficiels, de Maratta et de Trevisani, et prônait dans ses leçons de l'Académie le naturel, l'observation, l'étude de la nature, le dessin sur le modèle, dans une perspective classique. C'est ainsi qu'il ouvrit la voie à Subleyras, à Batoni, à Mengs et aux néo-classiques. Mais, plus grand par son action polémique que par sa production, il ne montre pas de développement cohérent : alors que certaines œuvres restent liées à la tradition marattesque (Mort de sainte Agnès, Rome, S. Trinità in via Condotti), ou de Gaulli (Pyrame et Thisbé, Rome, G. N. d'Arte Antica), d'autres, tranchant sur l'époque, tentent de renouer avec la tradition bolonaise (4 tableaux de la Passion du Christ de la collégiale de S. Crocifisso à Monreale, 1720-1727) ou témoignent d'un sens du drame (Bozzetti pour la décoration du dôme de Viterbe, 1720, musée de Viterbe ; Massacre des Innocents, v. 1730, Florence, coll. part. ; deux scènes de la Vie de sainte Marguerite, 1732, Rome, Aracoeli).