Benjamin Vautier, dit Ben

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste suisse (Naples 1935).

Le magasin de Ben à Nice (auj. Paris, M.N.A.M.) était l'une des curiosités de la ville. Cet extravagant bric-à-brac d'objets hétéroclites et insolites illustre parfaitement l'attitude de ce personnage " farfelu ", qui, à la fin des années 50, œuvrait en marge de l'école de Nice, foyer alors du Nouveau Réalisme. S'inscrivant dans l'esprit de remise en question néo-dadaïste. Ben entreprend un assainissement de l'art qui n'est pour lui qu'une invention destinée à mystifier le public et à satisfaire son ego. Partant de l'idée que " tout est art ", il s'attache à illustrer cet axiome par une activité multiforme, qu'il exprime à l'aide de gestes (s'approprier le Tout en le signant : Signer Dieu), d'actions (se coucher dans la rue), du théâtre et d'écritures peintes en blanc sur fond noir ou rouge (L'art c'est de faire le pitre). Avec lucidité, il dénonce les multiples contradictions inhérentes à l'art et à l'artiste, qui n'a cessé d'affirmer son individualité en faisant du " nouveau " à tout prix et en ne recherchant que la gloire.

En 1983, une association de douze galeries parisiennes a présenté son œuvre. En 1987, à l'occasion d'une exposition au Centre d'art contemporain de La Bège (Toulouse), Ben a publié un dictionnaire, la Vérité de A à Z, où, en six cents définitions, l'artiste présente son histoire individuelle, un axe géographique (Nice, le Sud) et le micro-milieu (art). L'intérêt de l'artiste s'est porté plus particulièrement sur les cultures minoritaires (Céret, musée, 1987, avec des textes en catalan sur des tableaux).