Richard Baquié

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste français (Marseille 1952).

Avant d'obtenir son diplôme à l'école des Beaux-Arts de Marseille en 1981, Baquié a été soudeur, moniteur d'auto-école, chauffeur de poids lourds, etc. Son travail, qui se présente comme un bricolage à partir de matériaux issus de la vie quotidienne (morceaux de voiture, sacs en matière plastique, ferrailles diverses et appareillage électrique rudimentaire, entre autres), se constitue comme une réflexion sur les états transitoires et la notion de réversibilité : Traversées I et II (1989) maintiennent par exemple l'eau à l'état de glace sur un panneau, au prix du bruit d'un moteur, tandis que Passion (1984) fait circuler cette eau à travers une typographie en relief, l'usure lente qui s'ensuit accentuant encore l'impression de précarité, et du mécanisme et du mot. Transition et réversibilité sont en effet très intimement liées à l'usage du langage, toujours par définition orienté : qu'il soit parlé ou figuré, un mot ou un groupe de mots adopte une direction qui n'est pas nécessairement celle de son sens. Ainsi, dans la Traversée du Présent, les deux parties de la proposition, disposées de chaque côté de la structure métallique, se contredisent obligatoirement mutuellement.

Richard Baquié a participé à de très nombreuses manifestations à l'étranger depuis le début des années 80. Il a bénéficié d'expositions personnelles au M. N. A. M. de Paris et au palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1987, à la Fondation Cartier en 1991. Le M. N. A. M. de Paris, les musées d'Art contemporain de Nîmes et d'Anvers, le Guggenheim Museum de New York possèdent des œuvres de l'artiste. Le F.N.A.C. conserve des œuvres de Baquié (Début, 1987 ; Silence, 1989).