la Volonté de puissance

Friedrich Nietzsche
Friedrich Nietzsche

Ensemble de textes de Nietzsche, écrits entre 1885 et 1888, assemblés et publiés en 1935, et qui traitent du nihilisme et de la transmutation des valeurs que Nietzsche voulait promouvoir.

Elle est annoncée explicitement dans la troisième dissertation de la Généalogie de la morale, 27 : « Pour toutes ces questions, je les traiterai avec plus de profondeur et de rigueur dans un autre contexte (sous le titre Contribution à l'histoire du nihilisme européen ; je renvoie aussi pour cela à un ouvrage que je prépare : la Volonté de puissance. Essai d'une transvaluation de toutes les valeurs). » L'un des plus développés et des premiers plans explicites de l'œuvre date de 1886. Au début de 1888, Nietzsche établit un plan général qui est la mise en ordre des aphorismes prévus pour ce projet. Les premières éditions reconstituées de la Volonté de puissance ont été conduites par la sœur de Nietzsche, la « sœur abusive » (dénoncée en France par R. Roos, et en Allemagne par K. Schlechta). Entre les deux premières éditions de la Volonté de puissance (1906 et 1911), le nombre d'aphorismes passait de 483 à 1067. Dans les œuvres éditées par Colli et Montinari depuis 1968, comme dans l'édition de Schlechta, il n'existe plus d'œuvre intitulée la Volonté de puissance, mais uniquement des fragments posthumes classés chronologiquement. Il demeure que le reproche adressé par Pannwitz à Schlechta de ne pas avoir publié les plans de Nietzsche ni ses « redites » souligne une autre forme d'arbitraire. La compilation parue en 1935 sous le titre français la Volonté de puissance n'était que la traduction d'un ouvrage allemand intitulé Das Vermächtnis Nietzsches (« le Legs de Nietzsche »). Le plan de l'ouvrage est celui que Nietzsche écrivit à Nice le 17 mars 1887 : « La Volonté de puissance. Essai d'une transvaluation de toutes les valeurs. 1er livre : le nihilisme européen ; 2e livre : critique des valeurs suprêmes ; 3e livre : principe d'une nouvelle évaluation ; 4e livre : discipline et dressage ». Le nihilisme n'est que la conséquence de l'interprétation de la valeur que nous avons attribuée à l'existence jusque-là : aussi, les différentes valeurs sont passées au crible, soumises à l'analyse généalogique qui repère, non pas « l'origine », mais la « provenance ». Religion, morale et philosophie sont successivement examinées : sous cet angle, l'histoire occidentale est l'objet de la réflexion nietzschéenne. Après la critique vient l'exposé du principe des nouvelles valeurs, en tant que volonté de puissance considérée comme connaissance, vie, société et individualité, enfin comme art.

Friedrich Nietzsche
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