Horace

Louis David, les Sabines arrêtant le combat entre les Romains et les Sabins
Louis David, les Sabines arrêtant le combat entre les Romains et les Sabins

La première des grandes tragédies « régulières » (respectant les règles classiques) de Pierre Corneille (1640), inspirée d'un récit de Tite-Live (I, 23-26).

Les Horaces contre les Curiaces

Pour mettre un terme à la guerre qui les oppose, les villes de Rome et d’Albe prévoient un combat décisif entre trois champions de chaque camp : les trois Horaces pour défendre Rome, les trois Curiaces pour Albe. Cette décision politique est tragique sur le plan familial et personnel ; les femmes en particulier sont déchirées dans leurs loyautés. Car Sabine est l'épouse d'Horace et la sœur de Curiace ; Camille est fiancée au même Curiace mais aussi sœur d'Horace.

Le combat, hors de scène comme il se doit, semble tourner à l’avantage d’Albe. Deux des Horaces ont été tués. Le survivant, le jeune Horace, fuit devant des Curiaces blessés. Mais c’est une ruse du Romain, qui tue l’un après l’autre ses adversaires. Il tue même sa sœur Camille, coupable de s'être répandue en imprécations contre Rome, la ville qui lui a pris son amant.

Soutenu par son père, le vieil Horace, le jeune Horace est finalement absous de son crime par l’empereur Tulle.

Une clémence très morale ?

Au patriotisme du vieil Horace, Corneille oppose le courage plus humain de Curiace et l'amour exclusif de Camille, sœur d'Horace. Page d’histoire romaine, Horace place la raison d’État au-dessus de la morale et des intérêts personnels.

Morceaux choisis

Julie
Que voulez-vous qu’il fît contre trois ?
le vieil horace
Qu'il mourût

(Acte III, scène 6).

Rome, l'unique objet de mon ressentiment !

(Acte IV, scène 5, Camille).