l'Homme unidimensionnel

Essai philosophique d'Herbert Marcuse (1964).

L'ouvrage est une critique de la technique et de la science prises dans l'engenage d'une croissance illimitée qui annihile les hommes et les asservit de plus en plus aux instruments de production. De plus, la culture de masse (on disait alors les mass media) manipule les travailleurs, qui perdent leur esprit critique ; la société devient un espace clos « unidimensionnel », c'est-à-dire où tous les secteurs de l'expression se ramènent à un seul discours : celui qui justifie la société capitaliste. Cependant, la lutte contre l'aliénation se poursuit dans les groupes dont les solidarités sociales constituent un procès de l'ordre dominant. Les marginaux (femmes, intellectuels, minorités ethniques, « classes dominées qui ne veulent plus jouer le jeu ». .) sont des forces de contestation comme le sont, à l'échelle mondiale, les peuples du tiers-monde.

L'Homme unidimensionnel ainsi que Éros et civilisation ont eu une influence sur les mouvements de contestation des années 1960-1970. Le philosophe, poursuivant sa critique des systèmes totalitaires et sa tentative de réconciliation de Marx et de Freud, s'attache à l'étude de ceux qui donnent leur vie « au grand refus ».