Dieu

(latin deus)

Dans les religions monothéistes, être suprême, transcendant, unique et universel créateur et auteur de toutes choses, principe de salut pour l'humanité, qui se révèle dans le déroulement de l'histoire (avec majuscule, considéré comme un nom propre).

RELIGION

Le Dieu de l'islam

→  Allah.

Dieu dans les religions de l'Asie

notamment → bouddhisme, → brahmanisme, → hindouisme, shintoïsme.

THÉOLOGIE

L'histoire comparée des religions montre que la révélation faite à Moïse au Sinaï a inauguré un monothéisme d'un caractère unique, dont les religions antérieures ne fournissent pas d'équivalent, même lorsqu'elles en viennent à l'idée d'un Être premier ou d'un juge suprême unique, ou lorsqu'elles usent de mythes parfois très voisins de ceux que la tradition juive emploiera elle aussi. La révélation biblique de Dieu comme Être unique se présente comme l'expression, dans une tradition particulière et à travers un peuple déterminé, de la religion universelle appelée à être connue de tous les peuples ; les autres religions se trouvent de ce fait rattachées à elle.

Si cette notion biblique de Dieu inaugure le particularisme d'une tradition, elle est aussi la plus universaliste qui soit. Le Dieu de la Bible est le Père de tous les hommes. Aussi, la révélation faite au peuple juif ne lui est-elle pas attachée comme un privilège ; elle doit être livrée en partage à l'humanité entière.

Mais si, pour le judaïsme actuel, cet élargissement aux nations doit se produire par l'intermédiaire du peuple juif, pour les chrétiens, il est lié à la personne de Jésus-Christ et se réalise dans une économie nouvelle, que l'histoire du peuple juif signifie et prépare, aujourd'hui encore, dans la trame de l'histoire humaine, mais qui a son accomplissement dans le christianisme. Dans la tradition scolastique, à la suite de saint Anselme, plusieurs « preuves » de l'existence de Dieu ont été énoncées et enseignées. Elles sont aujourd'hui complètement abandonnées.

Les temps modernes ont vu se développer un « discours sur Dieu » inconnu de l'Antiquité, sous la forme des théologies et des spiritualités, et, concurremment, ce que l'on pourrait appeler un discours athée. Ce dernier se formule dans une structure antireligieuse en soi assez simple : l'hypothèse « Dieu » est inutile ; elle ne sert ni la connaissance rationnelle, ni la maîtrise technique du monde. De plus, l'idée de Dieu, comme fait psychologique et comme phénomène historique, relève d'une explication scientifique qui rejette celle-ci dans le domaine de l'illusion, une illusion longtemps inévitable, parfois féconde, mais que le progrès humain ne manquera de dénoncer définitivement.

Pour répondre à cette négation, l'époque moderne a vu se constituer un discours théiste qui a de moins en moins recours à la théologie, au sens classique du mot, orientée vers la métaphysique et l'ontothéologie ; il prend en considération la critique radicale de tout discours qui aurait la vaine ambition d'atteindre par ses seules ressources à une connaissance explicite de la réalité divine. En face des questions modernes, Dieu n'est pas rejeté ainsi dans une transcendance impénétrable : il apparaît engagé dans ce dialogue avec l'homme où l'homme a la possibilité de le nier comme de l'affirmer, de le rejeter comme de le rencontrer.