Callirhoé

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

1. Nymphe, fille du dieu-fleuve Achéloos.

Callirhoé supplie son mari Alcméon de lui offrir le collier et le péplos d'Harmonie dont il a fait cadeau à sa première femme, Arsinoé. Alcméon y perd la vie. Callirhoé invoque Zeus, son amant, pour que ses deux fils grandissent rapidement ; devenus adultes en un jour, Acarnan et Amphotéros vengent leur père : ils tuent son meurtrier, Phégée, sa femme et ses deux enfants.

Voir aussi : Alcméon, Acarnan

2. Fille du fleuve Scamandre.

Callirhoé épouse le roi de Phrygie Tros, qui donne son nom à la ville de Troie. Elle est la mère d'Ilos, de Ganymède, d'Assaraque.

Voir aussi : Assaraque

3. Fille d'Océan et de Téthys.

L'Océanide Callirhoé est l'épouse de Chrysaor. Leur union donne naissance aux monstres Échidna, Géryon.

4. Victime de Dionysos.

Parce que Callirhoé l'a maintes fois éconduit malgré toutes ses prières, toutes ses promesses de dons, parce qu'elle lui voue une haine aussi grande que l'amour qu'il éprouve à son égard, Corésos, prêtre de Dionysos, demande à son dieu de le venger. Bientôt tous les habitants de Calydon perdent la raison, comme sous l'emprise d'une épouvantable ivresse, et finissent par mourir sans même s'en apercevoir. On interroge l'oracle de Dodone : le mal cessera avec le sacrifice de Callirhoé, ou de quelqu'un qui accepte de mourir à sa place. Callirhoé, qui veut vivre, prie ses parents : l'un ou l'autre ne veut-il pas se sacrifier ? Ses parents refusent et Callirhoé n'a d'autre choix que de périr. Mais Corésos, dont les sentiments à l'égard de la jeune fille n'ont pas varié, et ne pouvant en conséquence se résoudre à pareille extrémité, préfère se donner la mort. Quant à Callirhoé, émue par le geste de Corésos, honteuse aussi, elle se suicide en s'ouvrant la gorge près d'une fontaine, qui prend son nom.

Voir aussi : Admète

5. Fille de Phocos.

La Béotienne Callirhoé est si belle que plus de trente prétendants se pressent autour de son père, Phocos. Reculant sans cesse le moment où il lui faudra décider, Phocos annonce aux jeunes gens qu'il ira consulter l'oracle de Delphes. Mais les prétendants, irrités de son attitude, le massacrent sur-le-champ. Effrayée par le spectacle, Callirhoé s'enfuit vers la campagne, bientôt poursuivies par les meurtriers. Sur sa route, Callirhoé rencontre des paysans qui la cachent dans une meule de foin. Le danger passé, elle se rend ensuite à Coronée, dans le sanctuaire d'Athéna ; elle y raconte le crime dont se sont rendus coupables les prétendants, et nomme chacun d'eux. Les Béotiens, pris de pitié, décident de châtier les assassins ; ceux-ci trouvent refuge au pied de l'Hélicon, dans le bourg d'Hippotai. Les Béotiens demandent aux habitants de leur livrer les meurtriers de Phocos. Comme ils essuient un refus, ils assiègent le bourg, avec d'autant plus d'assurance qu'une voix venue de nulle part répète : « Je suis présent. » Ils reconnaissent la voix de Phocos. La victoire acquise, ils lapident les prétendants de Callirhoé et réduisent le reste des gens en esclavage.

6. Fille de Lycos.

Après la destruction de Troie, Diomède est jeté par la tempête sur les côtes de Libye, royaume de Lycos qui a coutume de sacrifier à son père, Arès, les étrangers qui arrivent en son territoire. Mais Lycos a une fille, Callirhoé, qui tombe amoureuse de Diomède. Elle le sauve de la prison. Oubliant toute gratitude à son égard, Diomède quitte le pays sur-le-champ. Callirhoé éprouve tant de chagrin qu'elle se pend.