André Breton, lecture de Reine d'éclipse

André Breton, lecture de Reine d'éclipse

« Celle qui chante dans l'imagination de l'homme »

« Mélusine après le cri,
Mélusine au-dessous du buste
Je vois miroiter ses écailles dans le ciel d'automne
Sa torsade éblouissante enserre maintenant par trois fois une colline boisées
Qui ondule par vagues selon une partition dont les accords se règlent et se répercutent au-dessus de la capucine en fleur.
Mélusine, c'est bien sa queue, merveilleuse, dramatique, se perdant entre les sapins dans le petit lac qui par là prend la couleur et l'effilé d'un sabre.
Oui, c'est toujours la femme perdue, celle qui chante dans l'imagination de l'homme.
Mais au bout de quelles épreuves, pour elle, pour lui?
Ca doit être aussi la femme retrouvée. Et tout d'abord, il faut que la femme se retrouve elle-même.
Qu'elle apprenne à se reconnaître à travers ces enfers auxquels la voue sans son secours plus que problématique la vue que l'homme en général porte sur elle. »

Institut National de l'Audiovisuel