partita

(de l'italien partire : « partager »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Employé avec des sens divers (« variation », « série de variations », « pièce isolée », « suite de pièces ou de danses », « œuvre en plusieurs mouvements ») en Italie et en Allemagne aux xviie et xviiie siècles.

Les plus anciens exemples se rapportent à la danse (partite et passaggi di gagliarda parus chez Prospero Luzi en 1589) ou plus généralement à des œuvres instrumentales (Partite strumentali, perdus, de Gesualdo). Plus tard, partite sopra voulut dire « variations sur », et partite di « suite de pièces consistant en » (par ex., chez Froberger). Kuhnau utilisa le terme dans le sens « suite faisant partie d'un ensemble » (Neuer Clavier Übung Erster Theil, Bestehend in Sieben Partien…, 1689), Johann Krieger fit de même en 1697 (Sechs musicalische Partien, Sei partite musicali). L'ensemble des six œuvres pour violon seul de Bach comprend, d'une part, trois sonates (BWV 1001, 1003 et 1005) selon le modèle de la sonata da chiesa (« sonate d'église »), d'autre part, trois partitas comprenant diverses danses (BWV 1002, 1004 et 1006), et donc proches par l'esprit de la sonata da camera (« sonate de chambre »). Bach appela également partitas les six suites (ou suites allemandes) formant la première partie de la Clavierübung (BWV 825-830), et partite diverse sopra… certains des cycles de variations sur des chorals pour orgue BWV 766-771.

Haydn appela lui-même partitas certaines de ses sonates de jeunesse, en particulier la 13e, qui justement évoque plus ou moins l'ancienne suite par ses quatre mouvements dans la même tonalité majeure ou mineure, et ses divertissements pour instruments à vent seuls reçurent pour la plupart le nom de Feldparthien. À Vienne, dans les années 1750, le terme parthia s'appliquait très souvent à une œuvre relevant plus ou moins du genre symphonie de chambre.

Jean-Sébastien Bach, Partita pour orgue « Sei gegrüsset », BWV 768
Jean-Sébastien Bach, Partita pour orgue « Sei gegrüsset », BWV 768