opéra seria
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
En Italie, type d'opéra ne comportant ni personnages, ni scènes comiques, et dont le sujet est puisé dans la mythologie, l'Antiquité ou l'histoire. Né de la séparation des genres, au début du xviiie siècle (→ OPÉRA), l'opera seria correspondait alors à un type bien précis de livret et de structures, dont le modèle se trouve dans les drames de Zeno et de Métastase, drames à fin morale et dénouement heureux : l'action y reposait sur le récitatif (secco ou obbligato) tandis que l'aria exprimait des affetti (sentiments ou états d'âme), ou présentait des réflexions abstraites. Ces arias, très diversifiées, faisaient appel à toutes les ressources du bel canto. Après 1750, l'opera seria « réformé » inclut également des duos et ensembles, et en 1792 l'Elfrida de Calzabigi et Paisiello, qui fut le premier opéra de sujet médiéval comportant une fin « tragique » (c'est-à-dire la mort du héros, ou de l'héroïne vertueuse), fut sous-titrée « tragedia seria ». Au xixe siècle, Rossini appliqua à l'opera seria, souvent réduit à deux actes, la structure de l'opera buffa, avec finale concertant, et multiplia les dénouements tragiques. Au-delà de 1830, le terme, bien que survivant jusqu'au xxe siècle, se confondra avec ceux de drame ou tragédie.