magnificat

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Premier mot du cantique d'actions de grâces mis par l'Évangile dans la bouche de Marie lorsqu'elle rendit une visite à Élisabeyth après avoir appris par l'ange qu'elle enfanterait le Sauveur : Magnificat anima mea Dominum (« Mon âme magnifie le Seigneur »). Ce cantique a été transporté dans la liturgie des vêpres dont il constitue l'un des éléments essentiels. Il se chante sur une psalmodie analogue à celle des psaumes, mais plus ornée et en répétant à chaque verset l'intonation ornementale supprimée à partir du deuxième verset dans la psalmodie ordinaire. Une psalmodie spéciale, remontant probablement au xviie siècle, lui est parfois attribuée dans les paroisses où elle est restée populaire malgré la quasi-disparition des vêpres depuis Vatican II. De plus, son aspect solennel lui a valu d'être fréquemment chanté en faux-bourdon un verset sur deux ; aux xviie et xviiie siècles, ce faux-bourdon fut parfois remplacé par un verset d'orgue, et dans certaines circonstances, le texte entier fut traité en grand motet avec orgue et instruments. Le magnificat a été conservé dans la liturgie réformée, soit en latin, soit en langue vulgaire, parfois sous forme de choral (Meine Seele erhebt den Herrn). L'exemple le plus célèbre est le Magnificat latin de J.-S. Bach, dont la version usuelle en majeur est un remaniement de concert ; la version primitive, en mi bémol, conçue pour l'office, comprenait, intercalés entre les versets, les chants du Wegenlied ou « bercement de l'enfant », cérémonie traditionnelle du temps de Noël. À l'époque contemporaine, citons le Magnificat de K. Penderecki (1973-74).