hémiole

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Mot adapté du grec, où l'expression hémiolios logos (hémi, « moitié », et holos, « entier ») désigne le rapport de 1 1/2 à 1, donc de 3 à 2, qui, dans les calculs d'intervalle, concerne le rapport 3/2 de la quinte.

L'équivalent latinisé du terme est sesquialtère (sesquialter = alter semisque). Le rapport hémiole est l'un des principaux parmi les superparticuliers, c'est-à-dire ceux qui répondent à la formule N/N + 1, chère aux calculs musicaux pythagoriciens. On emploie aussi le terme de hémiole pour désigner l'insertion d'un rythme ternaire dans un binaire, ou vice versa (par ex. 3 blanches de 2 temps chacune pour 2 blanches pointées de 3 temps chacune). Le procédé, relativement fréquent au xve siècle, se raréfie ensuite, sans jamais disparaître tout à fait ; il sera au xviiie siècle l'un des éléments de la courante, et Beethoven en fera usage autant que Josquin Des Prés : la seule différence sera qu'à ce moment on l'écrira en syncopes, alors que la notation proportionnelle se servait seulement de signes différents dans la division des valeurs.

On emploie enfin le terme de hémiole en métrique pour désigner un rythme où le rapport entre brèves et longues n'est pas de 1 à 2, mais de 2 à 3, rythme très fréquent dans la musique instinctive, mais que le solfège traditionnel ne traduit souvent qu'avec réticence, le réduisant trop facilement au ternaire simple : beaucoup de rythmes populaires notés à 6/8 sont en réalité à 10/8 : et non .