harmonica

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Nom donné dans le passé à un grand nombre d'instruments très différents les uns des autres, y compris un Glasharmonika formé d'un jeu de verres à pied convenablement accordés, dont l'exécutant tirait des sons très flûtés, de caractère immatériel, en effleurant leurs bords de ses doigts mouillés. Il y eut même un harmonica de Franklin, où les verres, aplatis en forme d'assiettes, étaient montés sur un axe horizontal mis en mouvement par une pédale. Dans les premières années du xixe siècle, apparurent un Physharmonika, dû au célèbre facteur viennois Aanton Haeckel (1818), puis un Aeol-Harmonika (1818), qui partageaient avec bien d'autres instruments voisins (orchestrion, melodion, uranion, aéoline, éoline, symphonium, etc.) deux caractéristiques essentielles : c'étaient des instruments à anches libres et à clavier. Le facteur allemand Christian Messner présentait en 1823 une mundeoline, c'est-à-dire une éoline à bouche, dans laquelle l'exécutant soufflait directement, se passant de soufflets et de clavier. Enfin, un autre facteur allemand, Christian Buschmann, inventait, en 1828, le Mundharmonika (« harmonica à bouche »), que Matthias Hohner devait perfectionner dans ses ateliers de Trossingen. C'est l'instrument qui est aujourd'hui désigné en France sous le seul nom d'harmonica. Comme les premiers accordéons, qui furent créés à la même époque, il est diatonique et donne des notes différentes selon qu'on souffle ou qu'on aspire. Mais, dans les modèles chromatiques, une glissière métallique munie d'un poussoir et d'un ressort de rappel peut fermer instantanément tous les trous correspondant aux anches diatoniques et en ouvrir d'autres qui fournissent les demi-tons. Il existe évidemment des harmonicas de différents formats, dont l'étendue peut atteindre plusieurs octaves.

Sonny Boy Williamson, Got the Bottle and Gone, 1937
Sonny Boy Williamson, Got the Bottle and Gone, 1937