chôro

(mot brésilien, d'origine africaine)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Le xôlo des Cafres, chanté et dansé, ayant été introduit à Rio de Janeiro vers 1850, devenu, par déformation, « xôro », puis « chôro », désignait, à l'origine, les groupes d'instruments populaires (mandoline, guitare, ou petite guitare nommée cavaquinho, cornet à piston, trombone, flûte, clarinette, ophicléide) qui jouaient des sérénades et des musiques de danse (valses, polkas, lundus, tangos ou schottisches) ou se livraient à des improvisations dominées par un soliste et employant la technique de la variation. Par extension, le terme en vint à s'appliquer aux morceaux exécutés par ces groupes, dans une nuance sentimentale qu'on généralisa abusivement pour en faire le trait le plus caractéristique, jusqu'au moment où d'autres danses moins languides (assustados ou arrasta-pé) furent également désignées ainsi.

Avec Villa-Lobos enfin, le chôro devint « une nouvelle forme de composition musicale qui synthétise les différentes modalités de la musique brésilienne, indienne et populaire », en se proposant d'évoquer les lois de la nature et jusqu'aux sensations physiques comme le climat, la couleur et l'odeur des pâturages brésiliens. Parmi les 16 chôros que Villa-Lobos a laissés, certains n'utilisent qu'un instrument (piano ou guitare) alors que d'autres font appel à des formations importantes (orchestre, fanfare et chœur).