brève

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

1. Valeur de note depuis longtemps en désuétude, mais qui s'est maintenue dans les solfèges jusqu'au milieu du xxe siècle en désignant paradoxalement la plus longue des valeurs écrites, avec en principe la valeur de deux rondes ; son signe de silence était le bâton entre les lignes 3 et 4 de la portée.

Ce paradoxe s'explique par l'histoire. À la fin du xiie siècle, dans les débuts de la notation proportionnelle, les deux seules valeurs étaient la longue et la brève. Par la suite, et dès le xiiie siècle, on n'a cessé de subdiviser ces deux valeurs primitives, sans pour autant modifier leurs noms. Semi-brève, minime, fusa, semi-fusa sont apparues ; mais, au fur et à mesure, on transportait chaque fois sur les nouvelles valeurs le tempo moyen des anciennes, qui se sont trouvées ainsi de plus en plus allongées, de telle sorte que, dès le xve siècle, la brève, sans cesser de s'appeler ainsi, se trouvait la plus longue des valeurs usuelles, l'ancienne longue ne servant plus guère que de note finale équivalant à un point d'orgue.

D'abord simple point noir, la brève s'est évidée au xive siècle pour devenir le carré de la notation blanche. Au xviie siècle, ce carré était devenu une ronde enserrée entre deux traits verticaux.

Jusqu'au xviiie siècle, certains mouvements s'écrivaient exceptionnellement dans leurs valeurs antérieures plus longues, qui reprenaient alors leur tempo ancien plus rapide, ce que l'on appelait, selon les cas, alla breve ou alla semibreve.

2. En métrique, la brève, unité de scansion indivisible, se note par un demi-cercle ouvert vers le haut ( ). Ce signe est également utilisé dans la notation musicale grecque classique, mais généralement sous-entendu, seules étant notées les longues de diverses sortes.