ballade

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Une des formes fixes de la poésie lyrique du Moyen Âge, la ballade est une composition strophique, à l'origine monodique, puis polyphonique. Il s'agit d'une chanson à danser, formée d'une ou plusieurs strophes identiques et reliées entre elles par un refrain. Chaque strophe comporte deux phrases musicales (la première répétée), suivies généralement du refrain (schématiquement : AAB+ refrain). Au xiiie siècle, la ballade est illustrée par les trouvères, notamment Adam de la Halle, au xive par les musiciens de l'Ars nova, comme Guillaume de Machaut, auteur de 42 ballades (1 seule monodique, 16 à deux voix).

Au siècle suivant, la ballade poursuit son développement avec G. Dufay et G. Binchois. La plupart des textes mis en musique parlent d'amour courtois pour une dame chère et inaccessible. La forme disparaît à la fin du siècle (→ BALLATA).

En Angleterre, la ballad, chantée au xiiie siècle par des ménestrels et des jongleurs, épouse la forme des quatrains, et la musique des différentes strophes ne varie pas. Comme la ballata et la ballade française, la ballade anglaise n'est pas traitée par les musiciens du xvie siècle. Le terme réapparaîtra plus tard pour désigner une pièce narrative (par exemple, Keats, la Belle Dame sans merci).

En Allemagne, la ballade est également un genre narratif, cultivé au xviiie siècle sous l'influence anglaise (par exemple, Bürger, Lénore). À l'époque du « Sturm und Drang », des poètes romantiques, tels Schiller, Goethe, s'inspirent des légendes anciennes. Schubert, Schumann, Brahms les mettent en musique, avec accompagnement de piano.

Enfin apparaît au xixe siècle, la ballade instrumentale, dont les 4 ballades pour piano de Chopin sont le modèle. Citons aussi Fauré (Ballade pour piano et orchestre) et Ibert (Ballade de la geôle de Reading pour orchestre, d'après O. Wilde).