athématisme

(gr. a privatif, et thema, « sujet posé »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

L'athématisme qualifie une musique dans laquelle toute trace de thème véritablement posé est absente. Si l'on peut à la limite qualifier d'« athématique » le chant grégorien, où le « thème » n'est qu'une inflexion de la voix déterminant certains traits dans le cadre du mode, le terme est surtout employé à propos d'une grande partie de la musique du xxe siècle, à partir de Schönberg, plus encore de Webern, et de leurs successeurs. Schönberg utilisa parfois ses séries un peu comme des thèmes, mais Webern établit que l'utilisation de la série avec toutes ses conséquences logiques était en fait incompatible avec le principe du développement thématique. Dans une première étape, l'athématisme contraignit les compositeurs à employer de « petites formes », à se limiter à des œuvres brèves (Webern). Plus tard, l'approfondissement du système de la série et de ses combinaisons diverses fit découvrir, dans le cadre de l'athématisme, de nouvelles lois d'articulation sonore, ce qui a permis de rendre sans cesse plus étendu ce monde sonore nouveau.