Tommaso Traetta

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur italien (Bitonto 1727 – Venise 1779).

Élève de Porpora et de Durante à Naples, il y débuta dans l'opera seria (Farnace, 1751), puis, nommé à Parme, subit l'influence culturelle française qui y régnait ; influencé par Rameau dont il entendit les œuvres, il écrivit sur des poèmes adaptés des originaux français Ippolito ed Aricia (1759) et I Tindarini (1760, d'après Castor et Pollux), répondant ainsi aux impératifs de la réforme de l'opera seria formulés par Algarotti en 1755.

Invité à Vienne par le comte Durazzo, il y présenta son Ifigenia in Tauride (écrite probablement en 1758) et donna Armide (1761) et Sofonisbe (1762), œuvres dont devaient s'inspirer Calzabigi et Gluck.

C'est à Vienne qu'il connut Métastase dont il devait bientôt récuser l'esthétique ; succédant à Galuppi, il fut nommé auprès de Catherine II à Saint-Pétersbourg où il demeura de 1768 à 1775, et où il fit jouer sa nouvelle Antigona en 1772, chef-d'œuvre de sobriété, par la majesté d'un récitatif obbligato où l'expressivité de l'orchestre atteint le point extrême d'une évolution amorcée dès son Farnace, par l'importance des chœurs mêlés à l'action, la présence des danses et la puissance dramatique des airs et des scènes librement articulées.

On doit encore à Traetta deux oratorios et quelques intermezzos qui semblent annoncer ceux de Piccinni, mais c'est dans le domaine de l'opera seria qu'il s'imposa comme une des figures majeures du siècle, son œuvre ayant opéré la jonction entre l'art de Rameau et ceux de Gluck et de Mozart.