Bernard Sarrette

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Officier et administrateur français, fondateur du Conservatoire de musique de Paris (Bordeaux 1765 – Paris 1858).

Capitaine de la garde nationale, il forme dans ce corps une école de musique en 1789, ayant pour double but la participation aux fêtes patriotiques et l'enseignement des instruments à vent aux jeunes soldats. Pour en affermir les bases, il obtient sa transformation en Institut national de musique (8 novembre 1793). Puis, afin d'élargir l'enseignement musical au chant, aux instruments à cordes et à clavier, il demande la fusion de cet Institut et de l'École royale de chant, et, grâce à l'appui oratoire de Marie-Joseph Chénier, il fait adopter par la Convention la loi du 16 thermidor an III (3 août 1795), qui ordonne la fondation du Conservatoire de musique de Paris. Après un directorat de vingt années, considéré comme « révolutionnaire », il est renvoyé en décembre 1815. En 1822, il décline l'offre de reprendre son poste, par amitié pour Luigi Cherubini, qui continue brillamment son œuvre, et meurt trente-six ans plus tard dans l'oubli. Il n'était pas musicien, mais ses qualités d'organisation, d'adaptation et d'initiative firent de lui un personnage de premier plan de la vie musicale française sous la Révolution et l'Empire.