Itzhak Perlman

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Violoniste israélien (Tel Aviv 1945).

Un an après avoir perdu l'usage de ses jambes à la suite d'une attaque de poliomyélite, il commence, à cinq ans, l'étude du violon, et donne à dix ses premiers concerts avec l'orchestre de la radio israélienne. En 1958, grâce à un concours lancé par le producteur Ed Sullivan, il passe à la télévision américaine et gagne une bourse pour continuer ses études à la Juilliard School de New York, avec I. Galamian et D. Delay. Il débute au Carnegie Hall en 1963 (avec le premier concerto de Wieniawski) et remporte l'année suivante le concours Leventritt, ce qui le fait inviter par les grandes formations américaines, le Philharmonique de New York en tête. Après une rentrée triomphale en Israël, il fait ses débuts européens à Londres, en 1968, avec le London Symphonic Orchestra, et rencontre, lors des concerts d'été de musique de chambre du Queen Elizabeth Hall, D. Barenboïm, J. Du Pré, P. Zukerman et V. Ashkenazy, avec qui il noue des liens musicaux et humains privilégiés.

Une autre amitié, celle d'André Previn, lui ouvre les horizons du jazz : ils enregistrent ensemble plusieurs disques, dont un hommage à S. Joplin. Sur son stradivarius de 1714, Perlman interprète et enregistre les œuvres préférées de ses maîtres, Kreisler, Milstein et, surtout, Heifetz, avec qui il partage un goût immodéré pour les pièces de virtuosité et les concertos fin de siècle, ceux de Korngold et de Conus en particulier. Dans le même esprit, il enregistre en 1982 deux concertos écrits pour lui par R. Starr et E. Kim, des pièces d'un lyrisme sans prétention. Refusant un enseignement officiel et routinier, il dirige volontiers des classes dans les académies d'été américaines, à Aspen, par exemple. Comme Heifetz, Perlman détient le pouvoir de transfigurer le moindre morceau de musique en chef-d'œuvre, grâce à un phrasé d'une grande pureté et à une sonorité rayonnante.