Paul Paray

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Chef d'orchestre et compositeur français (Le Tréport 1886 – Monte-Carlo 1979).

Il étudia l'orgue à Rouen avec son père, puis entra au Conservatoire de Paris en 1910. L'année suivante il obtint le grand prix de Rome pour sa cantate Yanitza. Mobilisé à la Première Guerre mondiale et prisonnier jusqu'en 1918, il débuta en 1920, à la faveur d'un remplacement, à la tête des concerts Lamoureux, dont il devint le chef en 1923, au départ de Camille Chevillard. En 1928 il s'installa à Monte-Carlo où il fut chef titulaire. Il dirigea également les orchestres de la radio de Marseille, de Strasbourg et de Vichy. Gabriel Pierné lui proposa ensuite la direction de l'orchestre Colonne, dont il devint président en 1932. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, Paul Paray partagea son temps principalement entre Monte-Carlo et Paris. À la demande de Jean Rouché, alors directeur de l'Opéra de Paris, il eut l'occasion d'y diriger quelques représentations de Siegfried de Wagner. En 1945, il partit pour les États-Unis où, comme chef invité, il conduisit les orchestres de Boston, Philadelphie, Chicago, Pittsburgh. En 1950, J. B. Ford lui offrit un poste de chef permanent de l'Orchestre de Detroit, qui devait avoir sous sa direction une renommée mondiale.

Le répertoire de Paul Paray fut principalemet symphonique (il n'a dirigé que quelques opéras : Tristan et Isolde, Siegfried, Ariane et Barbe-Bleue). Tous les grands compositeurs de la fin du xixe siècle y figurent : Saint-Saëns, Wagner, Franck. Il sut, pendant son séjour à Detroit, faire connaître la musique française la plus récente : Debussy, Ravel, Fauré, Dukas, Roussel. On retiendra de lui, comme compositeur, une messe pour le 500e anniversaire de la mort de Jeanne d'Arc (1931), le ballet Artémis troublée (Paris, 1922), 2 symphonies et des mélodies.