Yannis A. Papaïoannou

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur grec (Cavalla 1911 – Athènes 1989).

Il étudia le piano et la composition au Conservatoire hellénique d'Athènes (1922-1934), mais se considère comme un autodidacte. En 1949-50, il obtint une bourse de l'Unesco qui lui permit de travailler à Paris avec Arthur Honegger. En 1953, il fut nommé professeur de contrepoint et de composition au Conservatoire hellénique ; par ailleurs, il créa sa 3e symphonie, qui lui valut un prix au concours international de composition Reine-Élisabeth-de-Belgique. De 1964 à 1975, il présida la section grecque de la Société internationale pour la musique contemporaine (S.M.I.C.). Il fut aussi président de l'Association hellénique de musique contemporaine (1965-1975).

Au nombre de ses œuvres, on compte celles créées pour orchestre : O Vassilis o Arvanitis, légende symphonique (1945), cinq symphonies (1946, 1947, 1953, 1963, 1964), un concerto pour orchestre (1954), un concerto pour violon et orchestre de chambre (1971), et un concerto pour violon, piano et orchestre (1972-73) ; celles pour musique de chambre et musique instrumentale : 24 préludes pour piano (1938), une sonate pour violon et piano (1947), 12 inventions (1958) et une sonate pour piano (1958), un trio à cordes (1963), Syneirmoc (« Associations ») pour hautbois, clarinette, cor, violon, alto, violoncelle, contrebasse, piano et percussions (1972), et un trio avec piano (1977) ; enfin, celles de musique vocale : Daphnis et Chloé pour chœur et orchestre (1934), des mélodies, des œuvres pour chœur a cappella, de la musique de scène pour des tragédies, etc.

Papaïoannou fut probablement le seul en Grèce à enseigner les nouvelles techniques de composition ; ainsi, il a formé un grand nombre de compositeurs de la nouvelle génération. Les tendances postimpressionnistes et néoclassiques de sa jeunesse cédèrent la place à partir de 1950 à l'atonalité, au dodécaphonisme, à la technique sérielle et, récemment, aux techniques postsérielles et avant-gardistes. Ces tendances apportent à son œuvre une certaine austérité, et le contrepoint serré de ses premières œuvres se transforme souvent en jeu dialogué de notes isolées créant ainsi une polyphonie éparse.