de Momigny

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Famille de musiciens français.

Joseph, théoricien et compositeur (Philippeville, Pays-Bas, 1762 – Charenton 1842). Précocement doué, il s'installa en 1785 comme organiste à Lyon. Lors de la Révolution, il dut changer de métier. Royaliste convaincu, il participa à la résistance lyonnaise contre la Convention, et fut bientôt obligé de se réfugier en Suisse. Il revint à Lyon en 1795. En 1800, il s'installa à Paris, et y fonda une maison d'éditions musicales, publiant notamment ses propres compositions (romances, sonates, œuvres lyriques). Mais il se consacra surtout à des études et écrits théoriques : Cours complet d'harmonie et de composition (3 vol., 1803-1806), Nouveau Solfège (1808), la Seule Vraie théorie de la musique (1821). Il écrivit également les articles du 2e volume de la partie « musique » de la Grande Encyclopédie méthodique. Il songeait à une réforme de la gamme, et développa une conception originale de la formation des tonalités, s'opposant aux théories de Rameau. Malheureusement, ses principes de base se révélèrent faux. Mais ses définitions de la consonance et de la dissonance sont intéressantes, et ses positions sur l'enharmonie devaient trouver des applications inattendues chez les compositeurs du xxe siècle. Ami de Gréty, il se brouilla avec lui sur des questions théoriques. En 1814, il composa la cantate le Retour des Bourbons et de la paix, et plus tard des Couplets à Sa Majesté Charles X. Il composa trois opéras : le Baron de Felsheim (avant 1800), la Nouvelle Laitière (1809), Arlequin Cendrillon (1800). En 1810, il céda sa maison d'éditions à son associé Charles Rifaut, et en 1828 il se retrouva complètement ruiné. Grâce à l'appui de Cherubini et d'Auber, il put obtenir une pension, mais mourut à l'asile de Charenton.

Georges Joseph, organiste et compositeur, fils du précédent (Vire 1812 – id. 1875). Il fit ses études musicales au Conservatoire de Paris dans les classes de Zimmermann et de Reicha. Nommé organiste à la chapelle Saint-Denis, il conserva ce poste toute sa vie. Il composa des motets, des cantiques, qui furent adoptés par certaines maîtrises parisiennes, mais surtout des romances et des pièces pour piano ou orgue.