dom André Mocquereau
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Moine bénédictin français, restaurateur du chant grégorien (La Tessoualle, Maine-et-Loire, 1849 – Solesmes 1930).
Il entre à l'abbaye bénédictine de Solesmes en 1875, prononce ses vœux en 1877 et est ordonné prêtre en 1879. Il devient très vite l'élève, puis l'assistant, de dom Pothier, chargé de préparer une nouvelle édition des chants liturgiques. Pour défendre les théories de son maître, en particulier son Liber Gradualis (1883), violemment critiqué par les partisans de l'édition néomédicéenne (publiée chez Pustet, Ratisbonne, 1868), il entreprend de réunir une collection abondante de manuscrits qu'il reproduit en fac-similé dans la Paléographie musicale, publiée en plusieurs volumes à partir de 1889 (13 vol. publiés de son vivant). Cet ouvrage comprend, outre les reproductions de manuscrits, des commentaires et études de dom Mocquereau sur les textes présentés. Cette publication achève de gagner le Vatican à la cause de dom Pothier, qui se voit confier par Pie X, en 1904, la rédaction d'une édition vaticane de chant grégorien, avec l'aide de dom Mocquereau. Les deux hommes sont rapidement en désaccord, et, dès 1905, dom Pothier continue seul ce travail. En 1911, dom Mocquereau fonde la Revue grégorienne, et ce n'est qu'en 1913 qu'il reprend, avec son équipe de Solesmes, la rédaction de l'édition de dom Pothier.
La grande innovation de dom Mocquereau et la cause de son différend avec dom Pothier était sa conception du rythme grégorien. Par opposition au rythme oratoire de son maître, il préconisait l'emploi d'un rythme libre, déterminé par la mélodie (consistant en une alternance d'arsis, ou élans, et de thesis, ou repos) et non plus par le texte (longues et brèves). Il développa ses théories dans ses recueils de Paléographie musicale et surtout dans le Nombre musical grégorien ou Rythmique grégorienne (1908).