Meistersang ou Meistergesang
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Ce terme désigne la production poético-musicale des Meistersinger. Ceux-ci, réunis en corporation, ont exercé leur art du xive au xviiie siècle, principalement dans les villes impériales d'Allemagne du Sud. Les plus anciennes écoles furent celles de Mayence (1315), d'Augsbourg (1449), de Nuremberg (1550) et de Strasbourg (1492). Les Meistersinger formaient ainsi dans ces divers centres des associations comparables à celles des confréries pieuses du Moyen Âge tardif. Chaque école conservait une « tablature », qui consignait l'ensemble des règles de versification et d'interprétation auxquelles les chants étaient soumis lors de concours.
Le Meistersang se présente comme un chant monodique non accompagné, dont la déclamation est le plus souvent syllabique. La strophe (Bar) comprend généralement trois parties : les deux Stollen de facture mélodique identique, l'Abgesang dont le caractère métrique diffère en principe du Stollen et, enfin, la reprise mélodique du Stollen ou la fin de celui-ci. La majeure partie des poèmes s'inspire de motifs théologiques, tandis que les thèmes profanes à contenu moralisant traduisent une conception du monde teintée d'un profond pessimisme. Parmi les représentants les plus illustres du Meistersang figurent Michel Behaim (1416-1474) et H. Sachs (1494-1576).