Adolf Bernhard Marx

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Musicologue et compositeur allemand (Halle 1795 – Berlin 1866).

Il étudia la musique avec D. G. Türk à Halle et commença une carrière judiciaire à Naumburg, puis à Berlin. Là, il prit des cours de composition avec K. F. Zelter, mais les cessa assez rapidement pour fonder en 1824 le Berliner Allgemeine Musikalische Zeitung, dont il fut rédacteur jusqu'en 1830. Reçu docteur en philosophie à l'université de Marburg (1828), il devint, grâce à la recommandation de Mendelssohn, professeur à l'université de Berlin (1830) et directeur de la musique (1832). Enfin, en 1850, il fonda avec Th. Kullak et J. Stern la Berliner Musikschule (devenu le Conservatoire Stern, puis le Städtisches Konservatorium), qu'il quitta en 1856 pour se consacrer à ses fonctions à l'université et à l'enseignement de la composition.

Ses œuvres, qui comprennent surtout de la musique vocale (chansons et pièces chorales, oratorios, cantates, un singspiel, un mélodrame) et quelques pièces pour piano, ont eu peu de succès. Seul son oratorio Moses (créé à Leipzig, 1844) jouit d'une certaine popularité, malgré les critiques sévères de Schumann et de Mendelssohn. Il est surtout resté célèbre pour ses écrits musicologiques et pédagogiques. Die Lehre von der musikalischen Komposition (4 vol., 1837-1847) et Allgemeine Musiklehre (1839), écrits pour les étudiants de l'université et où l'on perçoit l'influence de Logier, représentent, par leur systématisation des phénomènes musicaux, un tournant dans l'histoire de l'analyse musicale, et auront une influence durable et considérable sur les traités ultérieurs et l'éducation musicale. Ses biographies de musiciens (Ludwig van Beethovens Leben und Schaffen, 1859 ; Gluck und die Oper, 1863, 2e éd. 1866), bien que très romancées, sont précieuses pour leur témoignage sur l'esthétique de l'époque, de même que ses mémoires (Erinnerungen aus meinem Leben, 1865) et Die Musik des 19. Jh. und ihre Pflege (1855, 2e éd. 1873). Il est, enfin, avec son maître Zelter et Mendelssohn, un des pionniers du renouveau baroque, avec, en particulier, ses éditions des parties vocales de la Passion selon saint Matthieu et de la Messe en si mineur de Bach.