Albéric Magnard

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur français (Paris 1865 – Baron-sur-Oise 1914).

Licencié en droit, il fut simple amateur de musique jusqu'à vingt ans. En 1886, il entra au Conservatoire de Paris dans les classes de Dubois (harmonie) et de Massenet (composition). Entre 1888 et 1892, il travailla avec Vincent d'Indy. En 1890, il écrivit sa première symphonie, en 1892 son drame lyrique Yolande, qui n'eut pas de succès. À partir de 1896, une surdité partielle accentua en lui une tendance à la misanthropie. Nommé professeur de contrepoint à la Schola cantorum, il y eut pour élève Déodat de Séverac. En 1899, il organisa lui-même un festival de ses œuvres, qui attira l'attention sur lui. En 1901, il termina son opéra Guercœur (créé à l'Opéra de Paris dans une nouvelle version réalisée par Ropartz en 1931), puis composa sa troisième symphonie (1902) et son quatuor (1904) dont la création à la Société nationale fit sensation. Il quitta bientôt Paris pour s'installer dans l'Oise, où il écrivit ses dernières œuvres : Bérénice d'après la tragédie de Racine (1909, créée à l'Opéra-Comique en 1911) et sa quatrième symphonie (1911-1913). Il fut tué dans sa maison par des soldats allemands au début de la guerre.

Indépendant et solitaire, se réclamant de Beethoven et de Rameau, Magnard s'est manifesté dans une recherche de l'expressivité. Sa musique noble et forte atteste une vitalité puissante. Ses quatre symphonies et sa musique de chambre ­ sonate pour violon et piano (1901), quatuor à cordes (1902-1903), trio avec piano (1904-1905), sonate pour violoncelle et piano (1909-1910) ­ s'inscrivent dans le renouveau français de la fin du xixe siècle et du début du xxe aux côtés de celles de Franck, Saint-Saëns, Lalo, d'Indy, Dukas.

Albéric Magnard, Symphonie n° 3 en si bémol mineur, op. 1 (1er mouvement : introduction et ouverture)
Albéric Magnard, Symphonie n° 3 en si bémol mineur, op. 1 (1er mouvement : introduction et ouverture)