Lawes

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Famille de musiciens anglais.

Henry, compositeur et chanteur (Dinton, Wiltshire, 1596 – Londres 1662). Élève de John Coprario, il fut nommé Gentleman of the Royal Chapel de Charles Ier en 1626. Peut-être fut-il l'auteur de la musique du « masque » de Thomas Carew, Coelum britannicum (1634). Toujours est-il qu'il collabora avec Milton pour la musique de l'un des premiers vrais masques dramatiques, Comus (1634). Cinq airs de ce spectacle, proche de l'opéra et où l'influence de la pastorale italienne demeure forte, sont conservés, conçus pour voix seule dans un style récitatif et accompagnés de la basse continue. Thomas Arne devait composer, en 1738, un opéra sur le même sujet. Des Select Musical Ayres de Henry Lawes furent publiés en 1652 dans le recueil de Playford. En 1653 parut un volume entièrement de lui, Ayres and Dialogues for One, Two and Three Voyces, qui connut un vif succès, ainsi que l'attestent les rééditions de 1655 et 1658. Pour le Siege of Rhodes de Henry Davenant, souvent considéré comme le premier opéra anglais, Lawes composa la musique des actes I et V.

Également auteur de psaumes et d'anthems, Lawes fut très apprécié de ses contemporains ; Milton, par exemple, parle de « Harry, dont le Chant mélodieux et bien mesuré… » dans un sonnet élogieux intitulé To Mr. H. Lawes on the Publishing of his Ayres. Mais, contrairement aux prédictions du poète, Lawes tomba vite en disgrâce et la génération suivante lui porta plus de critiques acerbes que de louanges. Néanmoins, il demeure l'un des premiers à avoir clarifié les rapports entre le rythme de la langue anglaise et la musique, ouvrant par-là la voie à Purcell.

William, compositeur (Salisbury 1602 – Chester 1645). Comme son frère Henry, il fut l'élève de John Coprario et fut nommé Gentleman of the Royal Chapel. Lors de la guerre civile, il se battit pour la cause royaliste et trouva la mort pendant le siège de Chester. Sa carrière fut tournée vers la musique instrumentale. S'il resta fidèle au style traditionnel fondé sur l'emploi d'un cantus firmus (In nomine à 5 et 6 voix), il sut également innover et écrivit des œuvres très personnelles axées sur l'avenir.

William Lawes a laissé des fantaisies pour violes et un recueil de six suites de danses, The Royal Consort, qui fait appel à deux violons, deux basses de viole et deux théorbes. Plus « modernes » sont ses danses, conçues pour deux violons et basse continue dans le style de la sonate en trio, et publiées après sa mort dans les Courtly Masquing Ayres de J. Playford (1662).

Dans le domaine de la musique vocale, William Lawes a écrit des airs, de la musique d'église (par ex., son anthem, The Lord is my light), la musique pour le masque de Shirley The Triumph of Peace en collaboration avec Simon Ives (1634), et la musique pour un masque de William Davenant The Triumph of the Prince d'Amour (1636).