Hermann Ludwig Ferdinand von Helmholtz

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Savant et acousticien allemand (Potsdam 1821 – Charlottenburg 1894).

Après avoir étudié la médecine et enseigné l'anatomie à Berlin, il poursuivit ses recherches en physiologie et en physique. Il obtint la chaire de physiologie à Heidelberg en 1858, puis on créa pour lui une chaire de physique à l'université de Berlin, où il resta jusqu'à sa mort. Ses recherches ont embrassé la quasi-totalité des sciences de la nature. Il a notamment formulé le principe de la conservation de l'énergie et est considéré comme l'un des pères de l'énergétique. Parmi ses publications, une grande part est consacrée à la musique, et Helmholtz devint le plus célèbre théoricien de l'acoustique musicale au xixe siècle après la parution de son ouvrage Die Lehre von den Tonempfindungen als physiologische Grundlage für die Theorie der Musik (Braunschweig, 1863 ; trad. française : Théorie physiologigue de la musique, Paris, 1868). Il fut l'un des premiers à réaliser la fusion de disciplines jusque-là isolées les unes des autres : mathématiques, physique pure et expérimentale, physiologie et musique ; il orienta ainsi l'acoustique sur une voie nouvelle. La théorie de la résonance qu'il a élaborée explique le phénomène auditif en localisant l'analyse du son dans l'oreille interne. Helmholtz a éclairé la composition des sons complexes par l'analyse spectrale, réalisée grâce aux résonateurs qui portent son nom. Enfin, sa théorie de la consonance s'appuie sur le plus ou moins grand nombre d'harmoniques communs entre des sons donnés. Elle l'amena à formuler une esthétique dans laquelle l'expression musicale était fonction de la fréquence des dissonances et des consonances. Si Helmholtz fut un précurseur de l'acoustique contemporaine et d'une esthétique étayée par l'expérimentation, ses théories présentent des contradictions et sont aujourd'hui largement dépassées.