Hans Leo Hassler

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur allemand (Nuremberg 1562 – Francfort 1612).

Il fut le premier grand musicien de son pays à aller se former en Italie. Après avoir grandi dans la tradition de Lassus, il fut, en 1584 à Venise, élève d'Andrea Gabrieli et se lia d'amitié avec son neveu Giovanni, futur maître de Heinrich Schütz. Organiste d'Octavian II Fugger à Augsbourg en 1586, anobli par son protecteur l'empereur Rodolphe II en 1595, H. L. Hassler dirigea la musique à Augsbourg, puis à Nuremberg (1601), résida ensuite à Ulm (1604-1608), entra au service de la cour de Dresde (1608) et mourut alors qu'il assistait dans la suite de l'Électeur de Saxe au couronnement de l'empereur Mathias. Il fut, avant Praetorius, le promoteur en Allemagne de l'écriture polychorale vénitienne, laissant à ce dernier le soin d'introduire en pays germaniques l'autre grande innovation transalpine, les « concerts vocaux » avec voix solistes, chœurs et instruments obligés. Ses madrigaux et canzonettes évoquent Andrea Gabrieli, ses ouvrages à deux chœurs Giovanni Gabrieli. Outre une nombreuse production religieuse, dont une centaine de motets, huit messes (parmi lesquelles la grandiose Missa octavi toni à huit voix), deux recueils de chorals et des pièces d'orgue, on lui doit notamment le Lustgarten Neuer Teutscher Gesäng (« Jardin d'agrément des nouveaux chants allemands », 1601), vaste recueil regroupant lieder polyphoniques, monodies accompagnées et pages instrumentales, et où Bach puisa la mélodie du célèbre choral O Haupt voll Blut de la Passion selon saint Matthieu.