Francœur

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Famille de musiciens français.

Joseph (Paris v. 1662 – id. v. 1741). Il appartint aux Vingt-Quatre Violons du roy.

Louis (Paris v. 1692 – id. 1745), fils du précédent. Élève de son père, il fut à la tête des Vingt-Quatre Violons du roy à partir de 1717. Il a laissé deux livres de Sonates pour violon seul et basse.

François. Violoniste, compositeur et chef d'orchestre (Paris 1698 – id. 1787). Fils de Joseph. Élève de son père, il entra à quinze ans dans l'orchestre de l'Opéra. Après avoir publié un 1er Livre de sonates à violon seul et basse continue (1720), il séjourna à Vienne et Prague et s'y produisit en soliste. Rentré en France en 1725, il donna avec François Rebel des duos de violons au Concert spirituel et signa avec lui son premier opéra, Pyrame et Thisbé, représenté avec grand succès à l'Académie royale de musique en 1726. Il fut nommé en 1727 compositeur de la Musique de la chambre du roi et publia un 2e Livre de sonates après 1730. Nommé chef d'orchestre à l'Opéra en 1733, il dirigea la première œuvre lyrique de Rameau, Hippolyte et Aricie. Il fut, avec son inséparable ami Rebel, promu en 1743 inspecteur de l'Académie royale, puis directeur de 1749 à 1753 et de 1757 à 1766. Ils accueillirent à l'Opéra Zoroastre de Rameau, mais aussi la troupe italienne qui fut à l'origine de la Querelle des bouffons. Durant la seconde période de leur direction, ils créèrent en particulier plusieurs œuvres de Dauvergne. Des intrigues consécutives à l'incendie de la salle du Palais-Royal en 1763 les incitèrent à démissionner. Entre-temps, toujours avec Rebel, Francœur avait composé une dizaine d'ouvrages lyriques et de ballets.

Louis-Joseph. Compositeur et chef d'orchestre (Paris 1738 – id. 1804). Neveu et élève de François Francœur, il fut nommé en 1762 surintendant de la Musique du roi et fut de 1767 à 1780 chef d'orchestre à l'Opéra, où il dirigea de nombreuses premières dont celles d'Iphigénie en Aulide, Orphée et Eurydice, Alceste et Armide de Gluck. Choisi en 1791 comme régisseur général de l'Opéra, et en 1792 comme directeur, avec Cellerier, pour une durée de trente ans, il devint suspect l'année suivante et fut arrêté. Libéré après le 9-Thermidor, il abandonna toute activité. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages lyriques (dont seul Lindor et Ismène, en 1 acte, 1766, fut représenté), d'œuvres pour violon et d'un traité d'instrumentation, Diapason général de tous les instruments à vent.