Lubos Fišer

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur tchèque (Prague 1935 – id. 1999).

Élève d'E. Hlobil au conservatoire de Prague, il assimile les enseignements essentiels de la musique sérielle et postsérielle, l'héritage spirituel de Bartók et Martinů, les études sur les mètres variables de Blacher, les recherches sur la voix de Berio ou Xenakis, tout en demeurant fasciné par Debussy et les premières œuvres de Boulez. Mais sa création n'est pas le reflet scolaire de ses acquis successifs. Dans les Quinze Feuillets d'après l'Apocalypse de Dürer pour orchestre (1964-65), il réalise une chaîne de brèves cellules d'une pureté graphique digne de son modèle. Dans les Caprichos pour deux chœurs (1966), inspirés par Goya, il use d'un mode ancien en six tons. Dans le Requiem pour soprano, basse, chœur et orchestre (1968), il atteint un expressionnisme dramatique intense. Ses recherches sur la voix se révèlent notamment dans les Lamentations sur la destruction de la ville d'Ur (1971), pour soprano, baryton, trois récitants et chœur d'enfants intervenant par scansion et déclamation. Dans Double pour orchestre (1970), dans Crux pour violon solo, timbales et cloches (1970), il recherche un jeu, un dialogue entre le compositeur et son interprète. Tout comme Feld et Kopelent, Fišer se refuse à utiliser les grammaires musicales contemporaines, qui n'ouvriraient pas de nouveaux horizons à la sensibilité et qui ne donneraient pas matière à de nouveaux échanges par le jeu de libres structures d'accueil pour l'interprète.