John Field

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Pianiste et compositeur irlandais (Dublin 1782 – Moscou 1837).

Issu d'une famille de musiciens, il fut contraint par son père et son grand-père à une étude intensive du piano et débuta en public en 1792. En 1794, il fut conduit à Londres où il devint l'élève de Clementi. Celui-ci l'emmena en 1802 à Paris, où son interprétation des fugues de Bach et d'œuvres de Haendel suscita l'admiration et où il publia son premier recueil de sonates, puis en Allemagne et en Russie. Field se fixa à Saint-Pétersbourg en 1804 comme professeur et y acquit une grande renommée. Il s'installa en 1823 à Moscou, qu'il quitta en 1831 pour Paris, la Belgique, la Suisse et l'Italie. Tombé gravement malade à Naples, il y vécut des mois difficiles jusqu'à ce qu'une famille russe le ramenât à Moscou. Sur le chemin du retour, Vienne réserva un accueil triomphal à ses Nocturnes : en 1814, Field avait été le premier à donner ce titre à des pages pour piano.

Field occupe une place importante dans l'évolution de la technique du jeu de piano, et une position non négligeable comme compositeur (il écrivit de nombreuses œuvres pour piano seul, des concertos pour piano et des quintettes avec piano). Dans ses pièces brèves en particulier, qui précèdent souvent chronologiquement celles des grands romantiques (Schubert, Mendelssohn, Chopin, Schumann) qu'elles semblent annoncer, l'invention mélodique semble couler sans effort et les intentions expressives reflètent tous les courants du premier romantisme. Une page comme le Nocturne no 12 en « sol » majeur, par exemple, a toute la fougue spontanée d'un lied amoureux de Schumann.

John Field, Nocturne n° 11 en mi bémol majeur
John Field, Nocturne n° 11 en mi bémol majeur