Zdenek Fibich

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur tchèque (Vseborice 1850 – Prague 1900).

Fils d'un maître forestier, il étudia la musique à Prague, notamment avec Smetana, et au conservatoire de Leipzig, où il travailla en particulier le piano avec Moscheles. De retour à Prague en 1871, il fut second chef et maître de chœur au Théâtre national, abandonna cette fonction en 1878 pour protester contre les tendances de la direction, fermée à Smetana et à Wagner, et, à l'instar de tous les partisans de Smetana, il eut rarement une position officielle stable. Son œuvre très vaste laisse percevoir l'évolution de son style : des pièces de chambre, des ballades et chansons, et l'opéra Bukovin (1870), mystérieux appel de la forêt, dénotent l'influence de Schumann. Celle de Liszt apparaît dans l'œuvre pour orchestre, notamment dans huit poèmes symphoniques. L'opéra Blanik (1874-1877), écrit pour le futur Théâtre national tchèque, s'engage dans la voie ouverte par Smetana. C'est ensuite d'une attirance vers Wagner que témoigne l'opéra la Fiancée de Messine d'après Schiller (1894). Fibich semble s'épanouir dans cette manière d'écrire et s'affirme plus encore dans la trilogie mélodramatique Hippodamie (1890), au langage original. Le compositeur teinte peu à peu ses élans dramatiques de sentimentalité, abandonne les grandes formes au profit de cycles pour piano (Nalady, dojmy a upominky, véritable journal intime, 1892-1899) ou pour petite formation (Scènes à la Watteau pour flûte, piano et cordes, 1897). Sa dernière œuvre importante est l'opéra Sarka (1897).