Emilio de'Cavalieri

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur italien (Rome v. 1550 – id. 1602).

Noble romain, fils de Tommaso Cavalieri ­ ce beau garçon pour lequel Michel-Ange quitta Florence pour Rome ­, Emilio Cavalieri apporta une importante contribution à la musique de la fin de la Renaissance et du début de l'époque baroque en étant l'un des premiers musiciens à composer dans le nouveau style monodique. Il passa la majeure partie de son temps à Florence, où il fut nommé intendant de l'activité artistique à la cour de Ferdinand Ier de Médicis en 1588. Membre de la Camerata de Giovanni Bardi, il y côtoya des artistes accomplis, tels G. Caccini et J. Peri.

Il put mettre en pratique ses idées et fut parmi les premiers à utiliser la basse continue avec des signes destinés à guider les différents instruments. Sur des textes de la poétesse Laura Guidiccioni, il composa plusieurs pastorales (La Disperazione di Fileno, Il Satiro, Il Gioco della cieca), qui ont été perdues.

Lors d'un de ses nombreux séjours à Rome, où il put sans doute voir, à la chapelle Sixtine, le portrait de son père peint par Michel-Ange, Cavalieri fit donner en 1600 la Rappresentazione di Anima e di Corpo, son œuvre la plus célèbre, qui, malgré une certaine similitude avec l'oratorio, n'en est pas un. L'œuvre est composée dans le nouveau stile rappresentativo, c'est-à-dire en récitatif, destiné à imiter le plus possible le rythme de la langue parlée. Bien qu'empreint d'une certaine sécheresse, ce récitatif ne manque pas d'expression, et la partition contient de nombreux chœurs, dans un style syllabique simple, qui introduisent un élément de contraste heureux.

Dans le domaine de l'oratorio, on conserve de Cavalieri une partition intitulée L'Ascensione del Nostro Salvatore. D'autres musiques d'église ont également survécu : les Lamentations Hieronemiae Prophetae, écrites en collaboration avec Isorelli, ainsi que les Responsi pour 2 et 3 voix.