Henri Busser

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Organiste, chef d'orchestre et compositeur français (Toulouse 1872 – Paris 1973).

Il commença ses études musicales à la maîtrise de Toulouse, dont son père était l'organiste ; il les poursuivit à Paris à l'école Niedermeyer et les acheva au Conservatoire en obtenant en 1893 le premier grand prix de Rome. Il y avait été l'élève de Franck, Widor, Guiraud et Gounod, et succéda à ce dernier aux grandes orgues de Saint-Cloud. Sa première œuvre lyrique, Daphnis et Chloé, fut créée à l'Opéra-Comique en 1897. Il aborda alors une carrière de chef d'orchestre, qui fut des plus brillantes, et s'exerça essentiellement à l'Opéra-Comique, où il débuta en 1902, et à l'Opéra (1905-1938). Professeur d'ensemble vocal au Conservatoire, à partir de 1904, professeur de composition dans ce même établissement de 1930 à 1948, il fut élu à l'Institut, en 1938, au fauteuil qu'avaient occupé Gounod et Pierné, puis fut directeur de l'Opéra-Comique (1939-40) et de l'Opéra (1946-1951).

Tout au long de sa carrière, et jusqu'à un âge avancé, Henri Busser s'adonna à la composition. Dans un style académique inspiré par les leçons de ses maîtres, il écrivit mélodies, œuvres pour chœur, pièces pour orgue ou pour piano, poèmes symphoniques, suites d'orchestre, ballets. Mais ce sont surtout ses œuvres lyriques, d'une belle facture, qui lui valurent une certaine renommée : les Noces corinthiennes (d'après Anatole France, 1922) ; Colomba (d'après Mérimée, 1921), le Carrosse du saint sacrement (d'après Mérimée, 1948) et la Vénus d'Ille (d'après Mérimée, 1964). D'autre part, il révisa certaines partitions pour les théâtres lyriques nationaux : Mireille de Gounod (2 rév., 1901, 1939), les Indes galantes de Rameau (1952), Obéron de Weber (1954). Il révisa aussi Ivan IV de Bizet, pour la création de cet ouvrage à Bordeaux en 1951.