mélanome malin ou mélanosarcome ou mélanome ou nævocarcinome

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Tumeur maligne provenant des mélanocytes (cellules responsables de la pigmentation de la peau).

Le mélanome malin a une classification et une dénomination discutées : certains emploient le terme de mélanome exclusivement pour désigner une tumeur maligne, tandis que d'autres font la distinction entre mélanome malin et mélanome bénin (ou nævus). Le mélanome malin apparaît le plus souvent sur la peau et les muqueuses, accessoirement dans l'œil.

MÉLANOME MALIN DE LA PEAU ET DES MUQUEUSES

Sa fréquence double tous les 10 ans dans les pays développés, en étroite relation avec l’extension des expositions solaires et malgré les campagnes de prévention. Deux facteurs favorisent son apparition. Un facteur génétique : le mélanome est plus fréquent chez les sujets à peau claire et aux yeux bleus ; sa survenue diminue au fur et à mesure que la pigmentation augmente. Ainsi les sujets noirs ne développent-ils que très peu de mélanomes, localisés sur les régions palmo-plantaires. Un facteur environnemental : la fréquence des mélanomes est liée à l’importance des expositions solaires pendant les 15 premières années de la vie, et surtout à celle des coups de soleil brutaux. Les localisations muqueuses (surtout sur la vulve) sont exceptionnelles.

Le mélanome d'apparition spontanée a en général un aspect pigmenté (brun foncé, noir). Il représente 80 % des cas de mélanomes. Il faut le suspecter devant une tumeur noire qui répond aux 4 critères A, B, C, et D. A désigne l’asymétrie de la lésion ; B le caractère irrégulier et déchiqueté de ses bords ; C l’existence de couleurs multiples (brun foncé, brun clair, voire taches blanches de régression) ; D le diamètre de la lésion, suspect s’il est supérieur à 6 mm et surtout s’il augmente rapidement. Le plus fréquent est le mélanome d'extension superficielle, petite tache brun foncé, chamois ou polychrome (coexistence de zones rougeâtres, bleuâtres, grisâtres, blanchâtres), légèrement saillante, à surface mamelonnée et un peu rugueuse, aux contours déchiquetés. D'autres formes de mélanome malin existent : mélanome nodulaire (formant une petite boule) et mélanome unguéal (tache noire sous un ongle).

Le mélanome par transformation d'un grain de beauté est nettement moins fréquent que le mélanome d'apparition spontanée (20 % des cas). Les grains de beauté (nævi mélanocytaires) congénitaux, surtout s'ils font plus de 2 centimètres de diamètre et s'ils sont nombreux, risquent de se transformer en mélanomes malins. Les autres facteurs de risque sont les suivants : antécédents familiaux de mélanomes malins, sujets à la peau claire souvent exposés au soleil, grains de beauté nombreux ou localisés sur une zone de frottement (ceinture, soutien-gorge, paume des mains, plante des pieds). Un grain de beauté qui grossit, change d'aspect (aspect en dôme) ou de couleur (couleur très foncée, mélange de plusieurs couleurs), saigne, s'ulcère ou entraîne des démangeaisons doit être retiré préventivement. Contrairement à une croyance répandue, cette ablation n'est jamais une cause de cancérisation.

L'évolution d'un mélanome malin reste sévère, étant donné sa forte propension à la récidive et aux métastases (hépatiques, osseuses, pulmonaires, cérébrales).

Traitement et prévention

L'ablation chirurgicale d'un mélanome malin est indispensable. La chimiothérapie anticancéreuse est utilisée en cas de récidive ou de métastases. L'immunothérapie (interféron, interleukine) est en cours d'évaluation.

La prévention repose sur l'information sur les dangers du rayonnement solaire, sur l'utilisation d'une crème solaire écran total et sur le dépistage précoce chez les sujets prédisposés.

MÉLANOME MALIN DE L'ŒIL

Il survient le plus souvent sur la choroïde (membrane sur laquelle repose la rétine), plus rarement sur l'iris, la conjonctive ou la paupière. Le mélanome de la choroïde s'observe surtout après 50 ans et se traduit par une baisse de l'acuité visuelle d'un œil ; le diagnostic est confirmé par l'échographie et l'angiographie.

Traitement

Il varie suivant l'étendue et la localisation des lésions : de l'ablation partielle de la structure atteinte, suivie, lorsque c'est possible, d'une greffe (de paupière, de conjonctive), à l'ablation chirurgicale du globe oculaire, complétée par la pose d'une prothèse esthétique ; un autre traitement, d'apparition plus récente, repose sur une variété de radiothérapie, la protonthérapie.